jeudi 3 novembre 2016

Apprendre à dire non ou l'art de savoir fermer les portes

Dans notre quête de l'homme idéal, on rencontre des personnes de tous les types. Avec certains, ça ne clique pas du tout et on passe au suivant, mais, quand on a un peu de chance, on s'adonne très bien avec l'autre personne. Les premiers rendez-vous sont souvent des soupers au restaurant, des soirées autour d'une bouteille de vin, des après-midis en terrasse à prendre une sangria, bref, des activités où l'alcool est dans le décor, prêt à nous aider à laisser un peu tomber notre gêne des premiers tête-à-tête. La timidité est reléguée au second plan et on commence à avoir plus de plaisir et à se délier la langue. Il ne faut pas s'en vouloir: c'est toujours un peu gênant de faire connaissance avec quelqu'un qu'on ne connaît pas dans le but de "peut-être-éventuellement-former-un-couple". Alors le petit verre de vin, aide à bien faire passer le tout! 
On apprend à mieux se connaître au fil des rencontres plus fréquentes et ça coule bien. La chimie opère et on rigole beaucoup, on s'amuse. Au début, de peur de se faire répondre quelque chose qu'on ne veut pas entendre, on ne pose pas vraiment de questions à propos de l'avenir. On se dit que cette fois-là, on ne brusquera rien. On va laisser le temps faire son oeuvre. Mais les rencontres se rapprochent, et, petit verre de vino aidant, les rapprochements se créent. Encore là, tout se passe à merveille. On commence à rêvasser: "C'est peut-être lui... Me semble qu'on s'entend tellement bien..." "Je suis certaine qu'il ressent la même chose que moi, c'est si fluide entre nous deux..." On s'aventure un peu plus dans les questions corsées du style: "Veux-tu des enfants?" "Avoue qu'on s'entend vraiment bien!" "Tu espères quoi comme type de relation?" Évidemment, il n'est pas pressé, il suit la Vibe. Pis on se dit que c'est la même chose de notre côté aussi finalement. Et hop! Un p'tit shooter pour faire passer la réponse de politicien!
Puis, au fil du temps, on se rend compte, après une autre soirée bien arrosée dont le résultat est encore un solide mal de tête, qu'on s'est un peu plus aventurée dans les questions qu'à l'habitude, que les réponses sont plus que décevantes et qu'elles ne concordent pas du tout avec notre idéal de vie. Que faire? Partir ou rester? Partir parce que les raisons sont évidentes: on ne s'en va pas du tout à la même place et on n'a pas le même but dans la vie. Mais on a envie de rester... Rester parce que c'est simple, distrayant et, qu'on le veuille ou non, on s'est attaché. Même si ces rendez-vous nous portent à croire qu'on s'enligne dans la mauvaise direction et qu'ils sont souvent assortis de migraines le lendemain. Même si c'est à la limite du malsain justement... C'est pourquoi il faut connaître ses limites pour ne pas les outrepasser. Viser ses idéaux et les avoir bien en tête au moment de prendre sa décision. Parce qu'avoir des enfants et une vie saine, ça ne se remplace pas par autre chose. Parce que si quelqu'un n'en veut pas ou plus, il y a peu de chance qu'il change d'idée... et ce n'est pas un projet de vie qui s'oublie facilement. Ou si cette personne ne veut pas vraiment s'engager, il y a peu de chance que notre campagne de charme fasse des miracles et lui donne envie de se marier. Alors il faut apprendre à dire non, et à refermer cette porte avant de s'y perdre...





mardi 17 mai 2016

La peur de se laisser aller



Depuis toujours, j'ai peur. J'ai peur de mal faire les choses, qu'on m'oublie, qu'on me laisse tomber, de ne pas valoir la peine, j'ai peur de blesser, j'ai peur d'avoir mal, bref j'ai peur du vent... C'est comme ça depuis aussi longtemps que je m'en souvienne. Mes amis n'avaient qu'à me dire: "tu vas voir c'est vraiment épeurant!" que j'avais déjà peur. Sans même savoir de quoi il en retournait. Et avec les années, ça ne s'est pas calmé. J'ai toujours peur d'avoir peur. En fait, ça a empiré. J'ai peur d'avoir un accrochage en auto, peur que mon chien se sauve, peur de ne pas faire mon travail comme il se doit... Et quand j'entre en relation, ça devient un calvaire. J'ai peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas bien faire les choses, peur d'être trop naïve, peur qu'il me laisse tomber, peur qu'il me bullshit ... Si vous saviez à quel point c'est fatiguant ... Je m'épuise à force d'avoir peur de tout. Je mine mon moral et mes relations de par mon insécurité grandissante qui me ronge et prend possession de mes pensées. Pourquoi ne pas juste relaxer et suivre la vague ? Non il faut que je remette tout en question, que je retombe dans mes patterns de fille insécur, qui s'est fait mener en bateau maintes et maintes fois... "Il ne le pense pas pour vrai. Il dit ça seulement pour m'avoir dans son lit, pour passer le temps avant de trouver mieux... C'est trop beau pour être vrai..." Ces phrases roulent en boucle dans ma tête. Mais je n'ai plus envie qu'elles prennent le contrôle. J'ai envie de vivre et de savourer pleinement ce qui arrive. J'ai envie de me lancer dans le vide. D'être amoureuse, d'être heureuse en couple, de vivre pleinement ce que j'ai à vivre avec lui. Mais ma main reste sur la balustrade. Je me retiens. Je me retiens parce que j'ai été tellement blessée, et ce depuis ma tendre enfance. J'ai toujours fait les mauvais choix. Mais j'ai envie de me choisir cette fois. Je n'ai pas envie que l'insécurité gagne la partie une fois de plus. Elle l'a trop souvent remportée. Cette fois, je me choisis. Je nous choisis. Je saute dans le vide ... Et je sais que c'est le bon choix.

dimanche 10 janvier 2016

La peur au coeur

Une pause de rencontres s'imposait. Je sentais que j'avais fait le tour de mes cercles d'amis, des soirées dans les bars, des clins d’œil à l'épicerie, des virées chez Canadian Tire, mais surtout des sites de rencontres. J'en avais dîné des rencontres fortuites et surtout décevantes. Alors j'ai décidé de tout arrêter. J'ai fermé mon cœur et j'ai pris du temps pour moi. Pour faire des choses que j'aime, pour passer du temps de qualité avec mes amis, ma famille et les gens qui m'entourent. Ce que j'avais oublié de faire, trop prise dans mon envie de rencontrer l'homme de ma vie. Simplement aller prendre un verre entre amis sans avoir le désir de rencontrer quelqu'un imprimé dans le fond du cerveau. Être bien et apprécier la vie. Ça n'a pas été facile au début de me déconditionner, mais ce fut bénéfique.
Et là, voilà que je me sens prête à sauter dans l'arène une fois de plus. J'ai de nouveau l'envie de rencontrer "le bon". Je me crée donc une fiche sur une application de dating, mais je déchante rapidement. Toujours les mêmes gars qui m'abordent et qui, dans les cinq premières minutes, me parlent de sexe. Désolée, si je te semble prude, mais je ne te connais pas. Tu ne sauras si je suis cochonne, comme tu l'as si aisément demandé. Non mais! Alors je me désinscris et je laisse le destin opérer. 
On me parle de quelqu'un avec qui je discute par texto. De belles discussions, beaucoup de rires. Et vient enfin la question que j'espère, mais qui m'effraie en même temps: "Quand se rencontre-t-on?" On fixe une date et à partir de ce moment, la peur m'assaille. Et si... Et si encore une fois j'étais déçue... Et si je m'emballais encore pour rien comme j'avais l'habitude de le faire? Pourtant, je me sens zen dans cette démarche pour une fois. Je m'occupe, je ne pense pas à ça en permanence, comme je le faisais avant. Mais j'ai la chienne. J'angoisse parce que, dans le passé, rien n'a fonctionné. Et mes standards ne se sont pas abaissés. Au contraire, j'ai l'impression d'être encore plus exigeante. Parce que des imbéciles, j'en ai rencontrés! Et je n'ai pas le goût de vivre ça à nouveau! 
Alors je me protège en me disant que ça ne marchera pas, que je perds mon temps. Je tente pourtant de rationaliser, mais j'ai la peur au cœur. Parce que je suis tannée d'être déçue et qu'en même temps j'aimerais tellement que ça fonctionne. Je suis ambivalente. Vous me direz de rester calme et positive, que ce n'est pas grave si ça ne fait pas. Mais mes vieux patterns sont remontés à la surface et prennent possession de mon cerveau. Ce sont eux qui sapent tout le positif. Ce sont eux qui me martèlent d'idées négatives et qui laissent la peur s’immiscer dans mon esprit. Je vais devoir user de ruse et tenter de les déconditionner eux aussi. La tâche s'annonce ardue. Parce qu'ils me forcent à voir le négatif. Mais je n'ai pas le goût de le voir. J'ai le goût de laisser le temps faire les choses. Ma nouvelle résolution est d'éviter le stress. Je dois donc focusser sur le beau et repousser mes patterns. Et qu'advienne que pourra! Au pire, j'aurai fait une nouvelle rencontre qui m'apportera sûrement quelque chose de positif!

samedi 5 septembre 2015

Ces soirées-là...

Y a de ces soirées où la solitude est lourde à porter. Où on se sent plus seul que jamais. Le manque de quelqu'un dans notre vie est plus présent. Ces soirées où on aurait le goût de parcourir tous les sites de rencontre dans le but d'un peu de chaleur humaine pour quelques heures. Quand tous nos amis sont occupés avec leur famille, leur copain, copine, et que nous, tout ce dont on a envie, c'est de voir des gens, faire la fête, pour oublier cette solitude qui nous pèse... Et on dirait que lors de ces moments d'esseulement, tout le monde est occupé. La planète entière conspire contre nous. On passe notre liste de contacts au complet, on défile tous les amis Facebook, mais c'est prédestiné: on passera la soirée seul sur le sofa, avec une tonne de cochonneries. Essentiel. Une soirée de calvaire en solitaire ne peut être réussie sans un sac de chips, du chocolat, des jujubes, de la crème glacée... Rien à faire des petites carottes! Ça ne réconforte personne les carottes! Tandis que les cochonneries, c'est un baume, une pilule qui aide à nous consoler. Au diable les calories! Je me demande ce qu'ils mettent dans la crème glacée pour la rendre aussi réconfortante... Non mais c'est vrai!?! Quand on ne file pas, la seule chose qu'on a le goût de manger, ce sont des cochonneries. Peut-être qu'il y a une dose d'anxiolotique ou d'antidépresseur dans le chocolat!! Parce que ça fait tellement du bien de manger une bonne Caramilk quand on file un mauvais coton.


C'est vraiment bon des cochonneries, mais n'empêche que ça ne remplacera en aucun cas la chaleur humaine, ça nous permet seulement de tenir jusqu'à la prochaine crise...



jeudi 2 avril 2015

la panne

Un jour vient ce moment où plus rien ne vient. Où même avec beaucoup de bonne volonté, on n'y arrive plus. On y pense encore, mais l'envie a quitté le navire. Comme si la raison avait pris toute la place et que l'impulsivité et la fougue étaient reléguées au second plan. Voici venu le jour où le désir disparaît.

Au début, je tentais de me voiler la face parce que ça ne se pouvait pas que ça m'arrive. Pas à moi. Voyons, c'est impossible! Moi qui ai toujours désirée être en couple et m'épanouir. Le mari, la maison, les enfants, le chien et bien sûr, la clôture! Alors j'ai continué mes recherches. J'ai "trollé" sur
POF, j'ai allumé sur Tinder, j'ai zieuté sur Badoo, j'ai cherché sur RC, mais rien. Niet. Nada. Et ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de profils intéressants. Plusieurs hommes ont un corps à faire défroquer une nonne... mais je n'ai pas le goût de créer de lien. J'ai souvent dit que j'étais blasée des sites de rencontre, mais je laissais toujours un profil actif pour les moments où j'avais le cafard.Ces moments sont toujours là, mais même si je furette des heures (pas tant que ça quand même!) sur les profils des Adonis du site, l'envie ne me vient pas. Mon désir est mort. Ils ne m'allument plus du tout. Je ne sais pas si c'est parce que ça fait trop longtemps que je suis seule ou si c'est parce que je me protège pour ne pas être déçue, encore une fois... J'ai quelque fois entendu des gens dire que le manque de sexe, c'est comme toute chose: ça finit par passer. Je n'y ai jamais cru. J'ai toujours aimé les plaisirs de la chair, mais en ce moment, je commence à penser que ceux qui disent ça ont peut-être raison... Ça m'assomme. Je ne peux pas croire que je suis en train de dire ça... et que je le pense sincèrement.

Je suis persuadée que bientôt, je croiserai un homme au regard de braise et que la seule envie qui m'animera à cet instant sera de me retrouver dans ses bras, d'entrer dans son intimité, de monter au septième ciel... Je ferme les yeux et je m'imagine très bien... Mais dès que je rouvre les yeux, la réalité m'assaille et je me rends compte que ce n'était qu'une brève écartade, que ce désir n'était qu'une lubie...

J'ose espérer que ce n'est qu'un moment difficile à passer, que mon désir reviendra, que ce n'était que le résultat d'une couche protectrice que je m'étais faite afin de m'éviter le pire... Qu'un magnifique etre fera craquer cette carapace et que le désir renaîtra. Comme lorsqu'on perd le courant et qu'on espère ardemment que tout reprendra son cours...  L'électricité revient toujours après la panne. Non ?!?


lundi 19 janvier 2015

La perfection 2.0

Dernièrement, j'ai lu un article de Jamie Varon qui m'a vraiment fait réfléchir. Ça portait sur Comment on voit les relations de nos jours.

Depuis l'arrivée des réseaux sociaux, on a commencé à assister à des épanchements, à des statuts plutôt personnels, mais ouverts à la webosphère. On peut donc savoir comment se porte Monsieur-Madame-tout-le-monde en allant fureter sur sa page Facebook ou sur son compte Instagram. Mais quand il est question de son couple, le commun du mortel aura tendance à n'afficher que le beautiful. Il partagera une photo où on peut voir un regard complice. Une autre où monsieur dévore madame des yeux. Sur une autre encore, on pourra voir le mignon petit couple dans un état de félicité. C'est si beau!!! Nous lirons rarement des commentaires négatifs sur leur histoire, nous verrons cependant des commentaires du genre: "Je suis tellement chanceuse de l'avoir dans ma vie!" ou encore "Il me comble totalament!" Ça semble vraiment être des idylles inouïes! Mais est-ce que c'est aussi représentatif de la réalité? Je dois avouer que je suis souvent l'oreille de mes amis en couple et leurs histoires ne sont pas aussi roses qu'ils le laissent paraître sur les réseaux sociaux. Au contraire, je les entends se plaindre plus souvent qu'autrement. Alors je me questionne: "Pourquoi s'évertuer à afficher une romance sans faille alors que le bateau conjugal prend l'eau?" Pour sauver la face et palier aux manquements dans leur vie personnelle, bien sûr. Ils sont avides de commentaires positifs de la part de leurs "abonnés". Je n'irais pas jusqu'à dire qu'ils vivent par procuration, mais le regard admirateur des autres les aide à passer au travers des journées grises. 

Mais pour moi, l'éternelle célibataire, quelles conséquences ça peut bien avoir? Eh bien, ça me rend encore plus exigeante. Oh que oui! Parce que je me fais une image du couple qui est édénique. On me fait croire qu'un couple peut vivre dans l'allégresse, le bonheur total et la complicité sans borne, et ce, en tout temps. Qu'il n'y a pas de mauvais jours. Que tout est rose fushia. Je sais que ce n'est pas la réalité. Mais mettez-vous à ma place un instant. Ce que je vois, ce sont des images de vous heureux, béats, dans vos plus beaux moments. Je ne vois pas vos chicanes, vos obstinations, vos moments de frustration, d'incertitude... Je vous vois évoluer au gré de vos plus beaux instants, je ne connais que ça. Alors je me fais l'idée que c'est ça un vrai couple. Alors, quand je rencontre un homme bien, je le laisse tomber au moindre petit accro parce que ce n'est pas assez parfait. Ce n'est pas comme ce que j'ai vu sur Instagram. Je sais que ce n'est que du toc. Mais mes yeux voient ce qu'ils voient. Et ce que je vivais n'était pas conforme aux images que j'avais vues, alors je tire sur le fil. Je déconnecte et je repars à la conquête de mon Idéal. Cet Être inexistant que je pourchasse sans cesse.Je devrais pourtant me faire une raison: il n'existe pas. Pas plus pour moi que pour quelqu'un d'autre. Et de toute façon, la perfection, c'est morne. C'est endormant et ça ne fait pas évoluer. 

Et je me permets de paraphraser la finale de Jamie Varon: "Et pourtant, c’est comme ça que nous abordons aujourd’hui nos relations. C’est comme ça qu’aujourd’hui, nous aimons."


mercredi 17 décembre 2014

Ne tuons pas la beauté du monde

Selon Le Robert, la naïveté est la simplicité sincère et confiante d’une personne. Quand on examine la définition de l'adjectif, on peut lire qu'est naïve une personne qui est très crédule, innocente et confiante jusqu’à l’excès. Bon, peut-être que le dernier bout de la définition est un peu exagéré… ou pas. J’ai cette candeur en moi. Vous savez la candeur de l’enfance où tout est beau, tout est magique. C'est super la candeur et la naïveté, mais rendu à 33 ans, ça joue de vilains tours. Surtout dans les relations interpersonnelles. La tendance que j’ai à vouloir toujours voir la bonté dans chaque personne, ne me rend pas toujours service. Au contraire, la plupart du temps, ça me nuit. Les gens le remarqueront d’emblée et certains, malintentionnés certes, en profiteront pour se faire aimer afin de mieux se jouer de moi par la suite. Afin de pouvoir m’utiliser tant qu’ils en ont besoin et pouvoir me jeter comme une vulgaire chaussette dès qu’ils auront trouvé mieux. Vous me direz que c’est ma faute. Qu’avec tout mon vécu, je devrais m’ouvrir les yeux et me rendre compte que les gens ne sont pas aussi beaux et bons que je me l’imagine. Oui, je sais, vous avez tellement raison. Mais c’est profondément ancré en moi. J’ai besoin de voir le positif en chacun. Besoin de croire que les gens sont foncièrement bons. Sinon, j’ai peur de devenir amère et désillusionnée. J’ai peur de ne plus avoir confiance en les bonnes gens et de passer à côté d’extraordinaires personnes parce que je n’ai pas su m’ouvrir et voir à quel point elles étaient magnifiques.

Mais en attendant, il en résulte qu’on abuse de moi. On abuse de cette candeur et on en profite. On tire le meilleur de moi. Et moi, j’ai la fâcheuse tendance à m’accrocher aux mauvais hommes, je l'avoue. Je colle à ceux qui profitent de ma naïveté en me laissant croire qu’ils m’aiment et qu’ils me trouvent géniale. Alors qu’en réalité, ils ne font que presser le citron et prendre ce dont ils ont besoin. Quand ils verront un citron plus beau, plus jaune, plus odorant, ils se débarrasseront de celui qu’ils ont déjà, en l’occurrence moi. Mais à chaque fois, ça me blesse. À chaque fois, je croyais être enfin tombée sur quelqu’un de bien avec qui faire un bout de chemin. Ce qui ne m’aide pas, c’est qu’habituellement, ces hommes excellent dans la manipulation. Ils ont remarqué que j’étais une candidate idéale et ils s’amusent avec moi. Je ne joue pas la victime, loin de là mon intention! Non, puisque je participe à ce jeu. Je suis en grande partie consciente de ce qui se trame. Souvent, mon entourage me dira de me méfier, qu’il n’a pas confiance, que je vais me faire mal une fois de plus, mais je décide pourtant de continuer la partie. En plus de mes amis, il y a moi qui remarque les signes annonciateurs de désastre. C’est sûr que je les vois! Mais je préfère les ignorer et me dire que c’est mon côté « parano », défaitiste qui prend le dessus. Il y a le système d’alarme qui se met en bran le, mais la naïveté et la candeur sont plus fortes. On dirait que je veux tellement croire l’autre que j’ignore ce que ma tête me hurle : « NON! NE CROIS PAS ÇA! SAUVE-TOI AVANT D’AVOIR MAL!!! C’EST ENCORE UN PIÈGE! »

Malgré tout, je suis persuadée que je ne changerai pas d’un iota. Je ne deviendrai pas plus méfiante. Je ne veux pas être amère. Sincèrement, je suis un peu désillusionnée, c’est certain. C’est difficile de rester positive et confiante quand la plupart des hommes que tu rencontres ne sont pas faits pour toi. Quand tu t’accroches et que tu te fais mal. Il y a des jours où je me dis que je préfère rester seule, que la vie sera plus simple ainsi. Mais au fond de mon cœur, du plus profond de mes tripes, je sais que c’est complètement faux. Je vais encore me faire avoir. Mais je veux continuer d’y croire et de saisir chaque petite bribe de bonheur que je peux attraper. Parce que j’aime les gens. J’aime rencontrer et découvrir de nouvelles personnes. J’aime croire que les gens sont gentils. J’ai besoin de penser que la nature humaine est bonne. Et je sais pertinemment que je suis une fille extraordinaire qui mérite ce qu’il y a de mieux. Et je sais aussi qu’un jour, mon homme me regardera dans les yeux et verra tout ça. Et il saura voir à quel point il sera heureux avec moi.